Thierry Riera, journaliste français et formateur en webradio, a été invité pour animer des ateliers de création radiophonique au Lycée Sainte Pulchérie. Durant une semaine il aura animé des ateliers dans le cadre des cours de français des 9èmes. Les professeurs aussi auront participé à des ateliers radio.
Thierry Riera est journaliste radio depuis 30 ans chez France Bleu Nîmes. Il y a cinq ans, il a effectué un master en FLE et en ingénierie pédagogique afin de proposer des formations de radio scolaire. Aujourd’hui, il continue le métier de journaliste à mi-temps à Radio France, tout en voyageant dans des lycées français à l’étranger, du Maroc à l’Ethiopie, de l’Italie jusqu’aux Etats-Unis…
Voici notre entretien avec Thierry Riera sur la pratique de la radio en milieu scolaire.
Quelques mots pour nous décrire vos ateliers de webradio ?
Quand on fait de la radio, on n’a peut-être pas l’impression que l’on travaille. Mais on travaille beaucoup à la radio ! Il faut écrire, il faut parler, il faut gérer ses émotions. Ce qui est intéressant pour moi, c’est de partager ma passion pour la radio avec les enseignants et les élèves parce qu’ils enregistrent des émissions dans les conditions du direct. Et, c’est un plaisir de participer à une émission de radio.
Quel est votre objectif en tant que formateur webradio ?
Ma particularité, c’est que je suis journaliste et je suis également diplômé en pédagogie. Il n’y a pas beaucoup de journalistes formés en pédagogie, et il n’y a pas beaucoup de pédagogues qui soient journalistes.
Quand j’étais à la fac, j’écoutais des radios scolaires, et je trouvais justement qu’elles manquaient des codes professionnels de la radio. Ce n’était pas assez dynamique, ce n’était pas écrit pour la radio. C’était pas intéressant à écouter ! J’essaye d’amener mon expérience d’homme de radio dans les médias scolaires, pour en faire bénéficier les enseignants et les jeunes générations.
Quel est l’apport de l’exercice radiophonique en milieu scolaire ?
La formation à la radio permet d’engager tout à la fois un texte, l’imagination et la fierté. C’est à la fois un exercice individuel et collectif. La radio a une dimension citoyenne, et cette formation permet une éducation aux médias en général. On apprend à décrypter les dérapages. On découvre le média par la pratique.
Voyez-vous des différences dans les pratiques radiophoniques des différents pays que vous visitez ?
La radio est ce qu’est la société. Il y a aussi des différences culturelles, par exemple, la radio allemande est sérieuse, la radio italienne c’est du spectacle, la radio brésilienne parle très fort, la radio française propose beaucoup de reportages, des sketchs humoristiques, des billets thématiques… Si votre radio n’est pas en phase avec le public, c’est un échec. Sous l’influence des radios musicales, dernièrement la radio française a un rythme plus rapide, il y a 10 ans, elle était beaucoup plus lente.
Comment est-ce qu’on devient journaliste à la radio ?
Il y a bien sûr une formation universitaire pour travailler à la radio. On passe par l’école de communication qui prépare aux métiers de l’information et de la communication. En fin de cursus, on se spécialise. A partir de 1982, avec ’la libéralisation des ondes’ sous Mitterrand, beaucoup de nouvelles radios ont été créées. Auparavant, il y avait seulement RTL, Europe et Radio Monte Carlo. La radio a été toujours plus contrôlée que la télévision puisque, déjà sous Giscard d’Estaing, la télé avait gagné une certaine liberté. Aujourd’hui l’auto-censure est beaucoup plus importante que la censure. Sauf exception, il y a quand même une grande liberté en France.
La radio pour vous, en 3 mots ?
1. La curiosité
2. La communication avec l’Autre
3. Le partage. »
Le Lycée Sainte Pulchérie remercie chaleureusement M Thierry Riera pour les ateliers qui auront passionné élèves et professeurs.