Depuis 9 ans, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, notre lycée organise des conférences dans l’objectif de sensibilisation à la condition féminine et à la recherche de solutions. Dans le cadre du thème général de l’égalité de genre, cette année, nous avons réalisé la table ronde intitulée “Soutenir et aider les femmes en difficulté par les plateformes numériques”. L’activité s’est tenue en ligne en raison des circonstances actuelles.

Handan Uslu a fait une présentation détaillée sur les différents types de soutiens mis en place pour les femmes tandis que l’avocate Gül Erdoğmuş a exposé les solutions proposées au croisement de la technologie et du droit. Elles ont répondu aux questions des élèves de 10ème qui travaillent sur ce projet.

Après avoir obtenu son diplôme en droit, l’avocate Gül Erdoğmuş a commencé à travailler bénévolement dans la société civile, au sein de la plateforme “Nous arrêterons les féminicides”. Elle a souligné qu’il est incontournable que les autorités publiques prennent au sérieux les “menaces verbales” ou le harcèlement verbal, sans quoi on ne peut prévenir les violences faites aux femmes. De plus, elle a ajouté qu’il ne faut pas hiérarchiser les actes de violence, et que la violence s’aggrave progressivement. Enfin, l’avocate Gül Erdoğmuş nous a parlé de l’application mobile du Ministère de l’intérieur “KADES”. Grâce à cette application, les plaintes déposées par les femmes sont traitées très rapidement par les fonctionnaires responsables. C’est également un point soulevé par l’étudiante Ebru Batur.

Ebru Batur, étudiante à la Faculté des Lettres de l’université Boğaziçi a assumé différentes missions dans cette plateforme “Nous arrêterons les féminicides” depuis 2017. Dans le même temps, elle est la porte-parole des Assemblées de femmes des universités. Elle a insisté sur le fait qu’elle ne fait pas partie d’une organisation charitable. Fidèle à leur slogan “tu ne marcheras jamais toute seule”, leur but est de soutenir les femmes subissant des violences et de faire entendre leur voix dans la société. Par ailleurs, elle a évoqué leurs activités pour que les femmes victimes de violence s’émancipent en trouvant un travail et un logement. Concernant la marche de la Journée internationale des femmes le 8 mars, elle a défendu l’idée d’un défilé non mixte puisque cette manifestation vise à donner aux femmes la force de marcher librement dans la ville, et qu’il s’agit de la confiance qu’elles devraient ressentir dans la société.

Handan Uslu, notre troisième invitée, est diplômée de génie mécanique et d’économie en 2012. Pendant ses années d’études, elle a fondé KUGlobalAid dans son université, un programme actif depuis 2010. Ce programme permet aux étudiants d’acquérir de l’expérience dans les domaines du développement durable, de la croissance économique, de l’empowerment des femmes. Handan Uslu a reçu le prix de la Réussite jeune donné par L’association turco-américaine Washington DC. Après avoir travaillé dans des entreprises de technologie en Irlande et aux Etats-Unis, elle a fondé en Turquie la première plateforme de données numériques pour les droits des femmes. Dans le cadre de ses compétences, elle a développé un moteur de recherche sur Google, pour que les femmes turques puissent demander depuis 46 pays au monde, de l’aide à travers une base de données statistiques. Cette plateforme mène ses activités en visant à

• développer la sensibilisation aux droits des femmes
• rendre les données des violences faites aux femmes accessibles et intelligibles
• permettre aux femmes victimes de violence d’accéder aux structures d’aide existantes.

Par ailleurs, Handan Uslu a souligné que la correspondance entre le sujet de la violence faite aux femmes et un grand nombre de mots clés, est très importante pour que les femmes accèdent au soutien à travers les informations qu’elles cherchent sur Internet.

Nous remercions vivement les intervenantes invitées qui nous ont permis de réaliser cette activité si efficace et si riche, à laquelle nos élèves et nos professeurs ont participé. Nous souhaitons que dans un futur proche, nous puissions parler des réussites, de la créativité et des productions des femmes au lieu de parler des violences faites aux femmes et des droits des femmes bafoués.